La pandémie a accéléré la demande des consommateurs pour des gourmandises sucrées, source de plaisir sensoriel, de réconfort, de nostalgie et d’amélioration de l’humeur. Cependant, l’intérêt croissant pour des formules plus saines stimule le marché des « plaisirs permis », c’est-à-dire des produits gourmands à l’aspect déculpabilisant ou dont les ingrédients et les informations nutritionnelles véhiculent un attrait gourmand et sain.
Les consommateurs d’aujourd’hui sont de plus en plus informés, mais ne sont pas disposés à troquer une expérience gustative riche et enrichissante contre des aliments ou des boissons plus sains ou fonctionnels. Selon le CSSI, 77 % des consommateurs souhaitent faire plus pour rester en bonne santé, mais recherchent toujours des aliments réconfortants et familiers, surtout en période de stress. Les plaisirs autrefois occasionnels sont devenus monnaie courante dans le contexte du coronavirus, offrant aux marques de nouvelles façons et opportunités d’interagir avec leur clientèle et d’aller au-delà des portions réduites ou de l’étiquetage en mode feux tricolores. Selon un rapport de Mintel, les gourmandises alimentaires sont devenues des éléments quasi indispensables d’un mode de vie équilibré physiquement et émotionnellement, et les marques disposent de différentes méthodes et tactiques pour offrir une expérience enrichissante, savoureuse et saine à leurs consommateurs.
Depuis des décennies, les pouvoirs publics et les professionnels de santé mettent en garde contre les effets néfastes de la consommation de sucre sur la santé. Ces dernières années, les consommateurs ont sensiblement modifié leurs comportements d’achat et de consommation, exigeant de plus en plus des produits à faible teneur en sucre dans de nombreuses catégories. Le sucre et sa réduction ont récemment été l’un des sujets les plus débattus dans différents pays et régions du monde et devraient perdurer dans les années à venir, notamment avec l’essor des taxes sur le sucre. Selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, les sucres ajoutés ne devraient pas représenter plus de 10 % de notre apport énergétique quotidien, car ils sont reconnus comme l’un des principaux facteurs contribuant à l’augmentation des taux de diabète et d’obésité. Selon une étude Mintel de 2021, trois consommateurs sur cinq dans le monde choisissent des produits à teneur réduite en sucre ou sans sucre pour des raisons de santé. Le marché des produits à faible teneur en sucre, défini par une teneur en sucre par portion inférieure ou égale à 3 g, a rapidement pris de l’ampleur, parallèlement à une croissance constante de la demande d’édulcorants naturels. Certaines catégories sont plus actives que d’autres : les barres céréalières et nutritionnelles , par exemple, comptent jusqu’à un tiers de toutes les références alléguant une teneur faible en sucre, et les ventes de barres santé dépassent celles des références standard à forte teneur en sucre. D’autres catégories traditionnellement gourmandes, comme les biscuits, le chocolat et les confiseries, en sont encore aux prémices de l’innovation en matière de produits à faible teneur en sucre, mais une étude récente d’Euromonitor cite la réduction du sucre comme l’une des principales priorités de santé des consommateurs du monde entier, parallèlement à une perte croissante de confiance dans les édulcorants artificiels.
Tout comme la réduction du sucre, la recherche sur l’hypertension a permis de mieux comprendre l’impact à long terme d’une teneur élevée en sel/sodium dans les aliments sur notre organisme. Des voix se sont élevées, tant auprès des autorités que des professionnels de santé, pour réclamer des directives plus claires et des campagnes de sensibilisation. À long terme, une consommation élevée de sel peut augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou de maladies cardiovasculaires, en plus d’autres problèmes de santé chroniques. Alors que les consommateurs sont de plus en plus conscients de l’impact de leur alimentation sur leur équilibre et leur santé, ainsi que sur la planète, la demande pour des aliments et boissons durables, régénérants, d’origine végétale et favorisant ou renforçant le système immunitaire est en hausse. L’Organisation mondiale de la Santé recommande de réduire sa consommation de sel à la maison : éviter d’en ajouter lors de la préparation des repas, éviter de disposer d’une salière, limiter la consommation d’en-cas salés et privilégier les produits conditionnés à faible teneur en sodium. Cependant, nous savons que la réduction de la teneur en sel des aliments affecte l’expérience sensorielle de multiples façons, altérant la saveur et la texture en bouche d’un produit. Et nous savons à quel point les consommateurs ne sont pas disposés à échanger le goût contre des options plus saines !
La consommation de matières grasses est un autre sujet de discussion important dans le paysage de consommation actuel. Nous savons que certaines matières grasses sont liées à des effets néfastes sur la santé cardiaque, mais nous savons aussi que d’autres types de matières grasses offrent des bienfaits significatifs pour la santé. Les matières grasses sont des nutriments essentiels à notre alimentation, au même titre que les protéines et les glucides. Elles jouent également un rôle fonctionnel important dans la formulation des produits, affectant la sensation en bouche, la diffusion des arômes et le goût. Une consommation élevée de « mauvaises » graisses ou graisses saturées augmente le taux de mauvais cholestérol et a un impact négatif sur la santé cardiaque. Or, les nutritionnistes savent qu’une alimentation contenant au moins 30 % de matières grasses est nécessaire pour une santé optimale. Quel est le rapport avec les formules gourmandes autorisées ? La préférence des consommateurs évolue rapidement vers une approche holistique de l’alimentation, et on prévoit que les régimes cétogènes disparaîtront rapidement au profit de systèmes alimentaires plus sains, plus équilibrés, riches en protéines, pauvres en glucides et de plus en plus végétaliens ou flexitariens.
En 2021, les spiritueux à 0 % d’alcool ont suscité plus d’intérêt que toute autre catégorie de spiritueux. Les géants du secteur prévoient une croissance de 400 % du marché des boissons sans alcool au cours des quatre prochaines années. Le bien-être général est le moteur de la tendance vers les boissons à teneur réduite en alcool, la réduction des calories et la consommation responsable étant au cœur des préoccupations des consommateurs. Ces derniers souhaitent renforcer leur système immunitaire en améliorant leur alimentation et en réduisant leur consommation d’alcool.